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Le dromadaire

illustration-dromadaire

L’aire de répartition du dromadaire (hors implantation de circonstance dans les cirques et les parcs animaliers et hors-Australie) comprend tout un ensemble de pays désertiques ou semi-arides depuis la Mauritanie à l’ouest, le Rajasthan indien à l’est, le Turkménistan au nord et le Kenya au sud. Ces quatre pays représentent un peu les points cardinaux de l’espèce dromadaire sur les continents africain et asiatique.

Et pourtant, le dromadaire européen existe. Les Iles Canaries, au large de la côte marocaine, sont des îles volcaniques appartenant à l’Espagne et à ce titre relevant de l’Union Européenne. Depuis le XVe siècle, y vivent environ 2000 dromadaires dont l’origine est le Sahara Occidental tout proche. Plus précisément, les premiers dromadaires seraient arrivés aux Canaries en 1405 par l’entremise d’un propriétaire terrien français venant de Normandie. Sélectionnés in situ depuis cette époque, les dromadaires canariens ont évolué vers une race locale spécifique appelée Majorero, bien que des importations plus récentes et des métissages fréquents aient quelque peu complexifié la génétique locale. Les spécimens les plus purs seraient sur l’île très désertique de Fuerteventura.

dromadaire qui broute
dromadaire dans les prairies de la camelerie

C’est un animal robuste, plutôt destiné à la monte sellée, mais l’utilisation à des fins alimentaires (lait et viande) n’est pas développée du tout. L’environnement désertique des sept îles qui composent l’archipel des Canaries est plutôt favorable à l’espèce et si dans le passé, le dromadaire était un auxiliaire des agriculteurs espagnols migrants (la population autochtone des Guanches ayant été décimée), il n’est plus aujourd’hui qu’un argument publicitaire pour le tourisme local.

Le chameau

illustration chameau

La Mongolie est un pays marqué par un climat continental et semi-aride. Le désert de Gobi se situe à la frontière avec la Chine. Ces zones de dépressions arides appelées Gobi sont peu peuplées et ne sont valorisables que par une activité d’élevage hyper-extensif où prédominent le chameau de Bactriane et les petits ruminants. Ces zones ont largement subi les effets du dzud (hiver anormalement rigoureux avec une neige abondante) du début des années 2000 et la population animale a fortement décru à cette occasion (entre 20 et 75% selon les zones), entraînant un exode rural dans des zones déjà fortement handicapées par la faible densité humaine.

Les effectifs de chameau de Bactriane ont fortement décru comme toutes les autres espèces à l’occasion de ces évènements climatiques, même si relativement le chameau a mieux résisté. Ainsi, le nombre de têtes de chameau est passé de 322 000 à 253 000 têtes entre 1999 et 2002. La remontée de ces effectifs est assez lente, d’une part du fait du cycle reproductif lent de l’espèce, d’autre part du fait que pour compenser les pertes considérables chez les autres espèces (en particulier bovins et chevaux), les éleveurs surexploitent les chameaux (vente pour la viande), seuls moyens pour disposer de liquidités.

jeune chamelon
chameau adulte

Le désert d’Alashan se situe au nord de la Chine, dans cette partie qu’on appelle la Mongolie intérieure. C’est un écosystème auquel est parfaitement adapté une race du chameau de Bactriane à deux bosses, le chameau d’Alashan (en mongol) ou Alxa (en chinois). C’est un animal plutôt de petite taille, surtout réputé pour la qualité de sa laine. La population cameline d’Alashan est passé de 62 800 têtes en 1980 à seulement 24 000 en 2009, mais depuis cette date les effectifs remontent. Ils sont de 38 200 actuellement. Ce regain d’intérêt pour le chameau d’Alashan est en partie lié au développement de la filière laine de qualité pour le marché national et l’export, mais aussi pour la production de lait et viande. Il est aussi utilisé lors du festival d’Alashan pour la course. L’institut de recherches camelines à Alashan a travaillé à la valorisation des produits laitiers et carnés du chameau non sans un certain succès. Différents produits comme les yaourts, les laits fermentés et pasteurisés, mais aussi les produits cosmétiques à base de lait de chamelle, et des pâtés à base de viande de chameau font partie désormais des produits disponibles sur le marché local en sus des écharpes et vêtements en laine de chameau.

Les origines

C’est en Amérique du Nord au cours du Miocène, qui débute il y a 23 millions d’années avant notre ère, qu’est apparu le premier camélidé : le Protolabis. Le Protolabis est un descendant du Paebrotherium qui n’était pas encore un camélidé. Le Procamelus lui succède, sa taille commence à évoluer, de celle d’un mouton à celle d’un cerf voire même d’un chameau actuel. À cette même époque apparaît le genre des lamas Pliauchenia puis Auchenia, qui migre vers le sud de l’Amérique en suivant la cordillère des Andes, pour former la sous-famille des laminis. L’Aepycamelus apparaît au miocène, animal au long cou ressemblant à nos girafes actuelles, mais qui disparaît rapidement sans doute en raison de changement climatique, sans laisser de descendance.

frise chronologique origines camélidiés

Les camélidés commencent à migrer vers le nord-ouest où on y retrouve le Titanotylopus, qui a été le plus grand des camélidés. C’est à ce moment qu’apparaît le pied spécifique des chameaux, avec des doigts élargis et un coussinet plantaire constitués de tissu adipeux, seul l’avant du sabot touche le sol. Il était dépourvu de la fameuse bosse. En effet, cette bosse de graisse est la solution trouvée par les camélidés pour survivre dans un environnement hostile. La migration continue vers l’ouest, sur le continent asiatique relié à cette époque à l’Amérique. C’est à ce moment que le Camelops apparait tout d’un coup et colonise les steppes herbeuses de Mongolie jusqu’en Inde puis peu à peu cette latitude en direction de l’ouest.

situation géographique camélidés

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les pieds des camélidés de la camelerie
Comme d’autres animaux ayant existé principalement en Amérique du Nord, les camélidés se sont éteints sur ce continent vers le Pléistocène supérieur, il y a environ 12 000 ans. Il est impossible d’évaluer avec précision l’époque de la séparation génétique entre le chameau et le dromadaire.
Le camelus est la dernière espèce considérée comme étant la plus proche des espèces actuelles. Le dromadaire aurait pénétré en Afrique par le Sinaï jusqu’au Corne de l’Afrique, puis en Afrique du Nord jusqu’à l’Atlantique, il y a 2 ou 3 millions d’années. Cependant, d’après les données actuelles, il aurait disparu du continent africain pour n’y être réintroduit que beaucoup plus tard, à la faveur de la domestication.
crane du chameau
De nos jours, la famille des camélidés comprend trois genres et quatre espèces vivantes :
• Camelus dromediarus (dromadaire ou chameau 1 bosse)
• Camelus bactrianus (chameau de Bactriane ou chameau domestique)
• Camelus bactrianus ferus (chameau sauvage de Tartarie) qui est parfois reconnu comme une espèce différente de l’espèce domestique du Bactriane et serait Camelus ferus.
• Lama glama (lama)
• Lama glama guanicoe (guanaco), parfois traité comme une espèce à part entière
• Vicugna vicugna (vigogne)
• Vicugna pacos (alpaga ou alpaca)
la famille des camélidés
1. Paebrotherium – 2. Protolabis – 3. Procamelus – 4. Aepycamelus – 5. Titanotylopus
6. Camelops 7. Chameau – 8. Dromadaire – 9. Lama – 10. Alpaga – 11. Guanaco
12. Vigogne – 13. Homme

Domestication

Il est probable que le dromadaire fut domestiqué par l’Homme dans le sud de la péninsule arabique environ 2 000 ans avant notre ère, à partir d’une population sauvage occupant les vallées arides de l’actuel Yémen. Elle apparaît fort récente au regard de l’apparition plus ancienne des autres espèces actuellement domestiques. À titre de comparaison, la domestication des petits ruminants (chèvres et moutons) date de 9 000 à 10 000 ans et celle des bovins à environ
8 000 ans avant notre ère. La première utilisation du dromadaire relève de l’activité de bât et demeure sans doute associée au commerce des épices, fort florissant à cette époque entre le sud de la péninsule arabique et le pourtour méditerranéen. Puis, le dromadaire pénètre en Afrique du Nord par le Sinaï au début de l’ère chrétienne. Ce commerce caravanier a permis la naissance de quelques glorieuses civilisations.
illustration des rois mages

Illustration représentant l’arrivée des Rois mages à Bethléem, apportant or, myrrhe et encens.

représentation de la route de la soie
Reprénsentation de la route de la soie,
Atlas catalan 1735
gravure marchands de café du yemen
Gravure montrant des marchands de café du Yémen
en route vers Mocha. 1850

La domestication du chameau est survenue au premier millénaire avant notre ère. L’une des plus anciennes illustrations de la domestication du chameau est un bas-relief de l’Obélisque noir du roi assyrien Salmanazar III (IXe siècle av. J.-C.) qui représente l’animal conduit par la bride par un homme. Le chameau de Bactriane était le principal moyen de locomotion le long de la route de la soie.

obelisque noir 1846

Obélisque noir, découvert en 1846 à Kalhu, ancienne capitale de l’Assyrie (British museum)

marchands sur la route de la soie

Marchands sur la route de la soie

À la différence du dromadaire, le chameau est longtemps resté presque inconnu en Europe occidentale. Le chameau employé pour le travail est estimé pour son endurance et son adaptation aux conditions extrêmes. Lors de longs voyages, il peut parcourir 30 à 40 km par jour en portant un bât de 250 à 300 kg, c’est-à-dire pas loin de la moitié de son propre poids. En tant que monture, le chameau peut parcourir plus de 100 km par jour avec une vitesse de 10 à 12 km/h. Un chameau de Bactriane chargé d’un bât marche à une vitesse d’environ 5 km/h, sensiblement moins vite qu’un équidé moyen, mais avec une endurance et une frugalité excédant de loin n’importe quel cheval ou âne.

En temps de guerre, le chameau a été utilisé en Perse chargé d’un canon et de munitions.

Les armées russes des XVIII et XIXe siècles comportaient quelques unités de cavalerie de ce type, notamment du contingent kalmouk. Ils s’en sont beaucoup servi lors de leurs expéditions en Asie Centrale. Des tentatives célèbres d’utilisation du chameau par l’armée à des endroits où il n’avait jamais mis le pied ont été menées. Ainsi, en 1855 aux États-Unis, des groupes de camélidés (chameaux de Bactriane et dromadaires) ont été amenés pour être utilisés en qualité de bête de bât pendant les guerres indiennes.

Les chameaux ont été activement utilisés comme animaux de bât et de trait par les armées Soviétique et Mongole au cours de la bataille de Khalkhin Gol (1939) et au cours de la Grande guerre patriotique (1941 à 1945).

Dessin d’un chameau montrant une gatling 1872

Dromadaire transportant des bléssés en Afghanistan 1878

Dromadaire transportant des bléssés en Afghanistan 1878

Compagnie méhariste Saharienne

Compagnie méhariste Saharienne

Monument à Akhtoubinsk représentant les chameaux qui ont tracter l’un des premiers canons à avoir ouvert le feu sur la chancellerie du Reich

gare d'Alice Springs en Australie - train The Ghan

Gare d’Alice Springs au coeur de l’Australie montrant le train «The Ghan» reliant Adélaïde au Sud, à Darwin au Nord.

Les compagnies méharistes Sahariennes étaient des unités de l’armée Française destinées à contrôler les territoires du Sahara à l’époque de l’Algérie française. Elles jouèrent notamment un grand rôle lors de la conquête du sud-algérien et assurèrent ensuite la présence française dans le Sahara.

Vers 1840, les Britanniques ont amenés le dromadaire en Australie comme animaux de bât pour l’exploration de l’intérieur de l’Australie et la construction des voies ferrovières.

Dans les années 1920, wagons et camions les remplacèrent, ces animaux furent relâchés dans la nature. Faute de prédateurs naturels, ils purent se reproduire en toute tranquilité. Leur population est revenue à l’état sauvage (phénomène de marronnage) et augmente de façon exponentielle (doublement en 8 à 12 ans) pour dépasser sans doute un million de têtes actuellement. Elle représente désormais une menace pour la faune et flore et est considérée comme nuisible.